Le 26 Mai dernier mettait un terme à la saison 2024/2025 des Ateliers Studio Vin. Des amateurs fidèles mais aussi de nouvelles figures enthousiastes se sont prêtés au jeu de cette « thérapie de groupe » hebdomadaire avec une émotion… à peine contenue. Du moins, du point de vue de l’animateur ! De nouvelles thématiques seront à l’honneur pour les 33 nouveaux Ateliers qui démarreront le 22 Septembre prochain. L’idée de vous joindre à nous vous tarabiscote ? Passez-moi un courriel pour plus d’infos – lestudiovin@gmail.com
Voici quelques commentaires et annotations du dernier Atelier.
1- Triple Zéro Brut, La Taille au Loups, Montlouis, Loire, France – BIO – Bouchage : Liège (41,50 $ - 12025301)
Une petite bombe de finesse que sa cuvée Triple Zéro de feu Jacky Blot. Élaborée maintenant depuis 1993 – l’année même où Bernard Descôteaux m’invitait au journal Le Devoir -, celle-ci respecte en tous points les règles de l’appellation mais l’homme pousse plus loin le bouchon. Les faibles rendements de ses vieilles vignes de chenin (+ de 50 ans et dorlotées en bio) assurent déjà la base en s’assurant de ne retenir que les jus de la cuvée seulement (ici à 80 % sans ajout des tailles). Suit une fermentation en fût d’environ 3 mois pour « éclaircir » les jus sans autres formes de filtration, fermentation qui trouve son apogée avec une quinzaine de grammes de sucres au compteur. Cette dernière se poursuivra en bouteille jusqu’à épuisement des sucres pour les 36 mois suivants. Pure dentelle de mousse, affriolante de textures, aux flaveurs de poire briochée, éclatantes et sonores comme un bébé rieur de toutes ses dents à venir.
(5+) ****
2- Anjou Blanc 2023, Thibaud Boudignon, Savennières, Loire, France – BIO - Bouchage : Liège aggloméré (56 $ - 15319225)
Le médocain Thibaud Boudignon possède une feuille de route impressionnante. Son parcourt dans quelques-unes de propriétés les plus prestigieuses témoigne déjà de l’intérêt qu’il a pour le vin tout en réalisant au final que les blancs l’intéressent, particulièrement le grand chenin blanc dont il tirait du côté de Savennières à l’époque de précieux enseignements. Je ne le connais pas mais à voir sa photo, il me semble être un gaillard des plus sympathiques. Bien hâte de le rencontrer ! Cela fait trois millésimes de cet Anjou Blanc que je déguste et il me semble bien connaître déjà l’homme. Un blanc sec et léger d’une exquise délicatesse (à son image ?), ciselé en profondeur (toujours à son image ?), d’abord en retrait mais gagnant subtilement en intérêt lors de sa progression en bouche où il active rapidement le système limbique au cerveau où dopamines et endorphines font la fête au plaisir. Le charme s’opère sous les notes florales, citronnées et minérales, à peine circonscrites par de jolies notes grillées et boisée. Grande finesse et allonge remarquable. Un vin féminin ?, Masculin ? Entre les deux ? Allez, ne soyons pas sectaire!
(10) **** ©
3- Rollier 2024, Château La Martinette, Côtes de Provence, France – BIO – Bouchage : Liège aggloméré Diam 2 (23 $ - 13448699)
Elle est lancée la saison du rosé. À titre de président du Mouvement de Libération du Rosé Saisonnier (MLRS) dont je suis d’ailleurs le seul membre actif, la saison estivale n’est qu’une saison comme une autre pour boire du rosé. Il ne faudrait pas tomber dans le piège sournois qui consiste qu’à n’en boire qu’en été ! Il y aura tout de même lors de la prochaine parution du Vin dans l’Encrier des résultats de la dégustation mise sur pied par A3 Québec de mes rosés chouchous 2025. Régalons-nous déjà pour l’instant de cet assemblage pâlissime mais haut en flaveurs de cinsault, de grenache, de syrah et de tibouren à la fois délicat, fin, savoureux et tonique au goût de fraise et de melon frais. Un rosé stylé, bourré de caractère à servir sur une tarte fine aux tomates.
(5) ***1/2
4- Cornas « Les Barcillants » 2022, Les Vins de Vienne, Rhône, France – Bouchage : Liège aggloméré Diam 30 (72,50 $ - 708438)
Sans nécessairement avoir la finesse de l’Hermitage, la syrah s’offre un profil plus frondeur du côté de Cornas où, bien qu’elle n’ait pas la langue dans sa poche, habille ici un palais qui ne manque ni de richesse, ni d’enjolivures fruitées. Un rouge consistant mais digeste, au goût de tapenade, de noyau et de notes animales évoquant le bacon fumé dont le prolongement en bouche s’ouvre en fraîcheur sur une touche de zeste d’orange frais. Le trio Cuilleron/Villard/Gaillard démontre une expertise qui, une fois de plus, démontre une compréhension du terroir mais aussi un art de l’assemblage parcellaire qui les honore. Du sérieux mais aussi longue garde prévisible.
(10 **** ©
5- Gigondas « Jugunda » 2021, La Ferme du Mont, Rhône, France – Bouchage : Liège (33,50 $ - 13280777)
Glané sur le site de la maison : « Nos vins proviennent donc de l’assemblage de 2 terroirs bien distincts : - des terrasses de cailloutis calcaires sur des argiles rouges situées à l’Ouest de l’appellation, où sont cultivés de vieux Grenache de plus de 60 ans en gobelets et les Syrah en cordon de Royat. - dans le cadre magnifique des dentelles de Montmirail situé à 600 mètres d’altitude, un terroir de calcaires du jurassique avec des affleurements de marne portent des Grenache conduits en cordon de Royat. » Si le Côtes-du-Rhône récemment dégusté ici-même était des plus convaincants, ce Gigondas porte le fruité à un autre niveau d’expression, avec une approche crédible et palpable, structurée mais assumée en raison d’une digestibilité manifeste. Un cœur fruité de cerise noire étoffé de splendides tanins, à la fois bien frais, consistants et élégants. Lui offrir quelques années à l’ombre d’une cave serait lui faire honneur.
(10) ***1/2 ©
6- Clos du Mont-Olivet 2022, Châteauneuf-du-Pape, France – Bouchage : Liège (66,25 $ - 11726691)
C’est en 1932 qu’est créé le Clos du Mont-Olivet. C’est aujourd’hui Céline, David et Thierry qui poursuivent la passion du grand père Joseph Sabon, ajustant et harmonisant les nombreuses parcelles et lieux-dits du domaine à l’intérieur d’une ambiance à la fois traditionnelle, un rien nostalgique, un rouge dont la patine étonne et donne à rêver. Parmi ces lieux-dits très variés, notons Montalivet, La Crau, Les Blachières, Coste Froide, Bois Sénéchaux, Palestor, Bois Dauphin, Pied de Baud, Les Bousquets, Le Bois de Boursan, Les Parrans ou encore Les Marines. Une mosaïque qui offre aux grenaches noirs (ici à 75 %) vinifiés en cuves béton et élevés en logements vinaires de différents formats d’assurer une texture fine, liée à merveille par de savoureux tanins. Un rouge profond, au goût de prune, de grain de café et d’épices, long en bouche et qui n’aurait pas déplu à Oscar Wilde, à Georges Sand ou à notre chanteur et poète Claude Gauthier…
(10) ****
Moyenne/bouteille : 48,80 $
AVERTISSEMENT :
À noter que le contenu Du Vin dans l’Encrier n’engage que l’Imagination Naturelle (I.N.) de l’auteur et n’a été, ni de près, ni de loin, en contact avec l’Intelligence Artificielle (I.A.).
SUR LE PLAN NOTATION
Le vin est noté dans l’absolu
et non dans sa catégorie sur une base de ***** avec des 1/2 *
* : Peu inspiré
** : Correct
*** : Bon vin
**** : Grand vin
***** : Exceptionnel
Quand le boire ?
(5) : À son meilleur d’ici 5 ans
(5+) : Gagnera à se bonifier après 5 ans
(10) : Atteindra son plateau de maturité après 10 ans
© : Gagnera à séjourner en carafe
À noter que toutes évaluations et notations sont relatives.
Elles s’inscrivent dans une idée de temps, de lieux, de circonstances, de qualité d’échantillons et bien sûr de l’humeur – bonne ou mauvaise - du dégustateur !
À noter aussi que TOUS les échantillons reçus sont dégustés par l’auteur. Ils sont complétés d’achats ponctuels à la SAQ.
Les quantités disponibles peuvent fluctuer d’une succursale SAQ à l’autre.