Du vin dans l'encrier

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Sacré Jean-Marie !

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Faudra que je lui présente ma belle-mère…

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JEAN AUBRY
mars 30, 2025
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Sacré Jean-Marie !
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Jean-Marie Bourgeois et un admirateur… (photo Kristine Mansuy)

Oh ! Some Sancerre ! Ma belle-mère de Winnipeg « sauvignonne » déjà des yeux, du nez, de la bouche et, bien sûr, des oreilles au tintement minéral d’une telle proposition. Ça ne rate jamais. Un peu plus et elle me parle marne kimméridgienne, d’argile à silex et petite grave-calcaire pour justifier la touche florale d’agrume, d’iode et de fumée qui, sur le petit crottin à peine affiné, aiguise le Laguiole de sa légendaire gourmandise.

J’ai toujours ressenti que le sauvignon blanc coulait de source à Sancerre. Ou à Pouilly-Fumé, son alter ego à l’est de la Loire. Bien malin qui pourra d’ailleurs départager les deux appellations même si un Mont Damné sancerrois de chez Bourgeois n’a rien à voir avec un Silex Pouilly-Fumé de la butte de Saint-Andelain signé Dagueneau de l’autre côté du fleuve. Dans les deux cas, jamais le sauvignon n’affiche-t-il plus qu’ici, toutes régions et pays confondus, autant de brillance, d’éclat et de lucidité. Surtout depuis le dernier demi-siècle.

Le mamelon de Sancerre, vu de Chavignol

Je perçois toujours ce surcroit de frisson sous le bulbe rachidien - désolé, pas sexy, je sais – en fréquentant ces Boulay, Cotat, Crochet, Mellot, Raimbault, Vacheron, Fournier, Vatan, Fouassier, Pinard, Delaporte, Reverdy et autre Pierre Morin, ces maîtres qui rendent intelligible la symbiose cépage-terroir de ce magnifique vignoble situé au sud-est de Paris. Le sauvignon blanc traduit ici un « jus de roche » qui, à l’image du chardonnay à Chablis, a la décence de se substituer au terroir local pour briller de tous ses feux. En a-t-il d’ailleurs le choix ?

Ce sacré Jean-Marie !

La famille Bourgeois a constitué de son côté un petit pactole de beaux terroirs du côté de Chavignol et ce, depuis 10 générations. Cela, sans compter l’aventure outre-mer du Clos Henri en Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, Arnaud, Lionel, Jean-Christophe et l’infatigable patriarche Jean-Marie cisèlent et révèlent quelques 75 hectares exposant tout autant de terroirs, climats et lieux-dits où sauvignons (et pinots noirs) s’éclatent et brillent, se détaillent et se nuancent au fil des pentes et coteaux. Avec un nombre incalculable de cuvées à la clé dont bien sûr ces Monts Damnés mais aussi les parcellaires Les Côtes aux Valets, Le Cotelin, Les Ruchons et Le Graveron aux fruités si finement nuancés que l’on touche ici ni plus ni moins qu’à de l’orfèvrerie végétale.

Et puis, ce sacré Jean-Marie. Infatigable pèlerin « sans instruction » comme il le dit lui-même mais si savant de son savoir édifié au fil des dizaines de millésimes d’observations qu’on aime à l’écouter raconter, et raconter encore son coin de pays mais surtout cette passion qu’il a, venue du cœur pour toucher le cœur de ses hôtes qui n’en demandaient pas tant. Un homme qui dès son jeune âge a toujours travaillé, dans des conditions modestes, « à une époque où les gens n’aimaient pas les silex tout simplement parce que les vignerons ne savaient pas les travailler correctement », dira-t-il. Pour tenter une comparaison, disons que Jean-Marie Bourgeois est à Sancerre ce que Alain Brumont est à Madiran. Des artisans-paysans plus grands que nature qui

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