Au début on est pétrifié. On est ensuite aphone, sans être toutefois anosmique ou agueusique. Heureusement qu’il est encore permis de voir, de sentir, de goûter et de… rêver à ce foutu vin qui est dans notre verre. Je comprends toutefois cette paralysie soudaine devant un verre de vin, comme si l’émotion et la curiosité l’emportait sur les mots et leur capacité à en circonscrire les pourtours. Pas de panique ! Mais par cornegidouille, vous n’êtes toujours pas en train de présenter votre thèse de doctorat en astrophysique devant feu le grand Hubert Reeves à ce que je sache !
Du vin oui. Tout simple, tout beau, et, pourtant, si énigmatique. Du moins, quand vient le temps de libérer les mots en déshabillant Monseigneur par l’analyse sensorielle pour mieux l’étoffer par la suite, ajustant ici le drapé alphabétique et là le velouté de voyelles dont la texture offre, à la coupe habilement dessinée, une tombée de consonnes du plus bel éclat. En d’autres mots et au-delà de la métaphore, vous êtes à votre insu cette Coco Chanel ou cet autre Yves Saint-Laurent de la haute couture du vin. Rien de moins.
Car ne venez pas me dire que vous ne savez pas décrire le vin avec des mots. C’est faux. Si tel était le cas, eh bien, croassez-le, hennissez-le, babillez-le, jappez-le, couinez-le, bramez-le, blatérez-le ou bedon, si vous êtes un oiseau de nuit, ululez-le pardi ! Il y aura toujours un chat de gouttière à vous écouter faire des singeries mais au moins vous ne ferez de mal à personne. Surtout si le pinard vous transporte à hauteur d’albatros (il piaule celui-là !) tant l’émotion qu’il suscite vous fait perdre pied comme dans « au pied de la lettre ».
Lorsque je suis tombée dans la potion, ma liste personnelle d’onomatopées pour le décrire était longue. Des wow ! tabourette ! ouf ! et autres saperlipopette ! n’étaient pas rares quoique fort limités sur le plan descriptif. Puis, en feuilletant l’ami Peynaud, Émile de son prénom, j’ai rapidement compris que les mots pouvaient, avec une étonnante précision, décrire un produit qui sans cesse mue, évolue et vous pose sans cesse un lapin (il clapie celui-là !).
Oui, l’immatériel se décrit en matière de vin. La pointe de l’iceberg - où les mots acidité (fraîcheur, tonus, verve etc.), alcool (léger, puissant, capiteux etc.) et corps (léger, moyen, corsé, charpenté etc.) résument déjà l’essentiel de ce que le vin a dans le ventre -, cache une autre dimension, un univers plus large et profond de sensations qui vous appartient et qu’il vous reste à nommer. En plongeant dans le beau bol de bonbons des mots, vous y aller déjà d’une interprétation qui en dit déjà beaucoup sur vous. Et c’est exactement l’histoire que je souhaite vous voir me raconter à compter du Lundi 9 septembre prochain devant six vins dégustés à l’aveugle. Allez, ne soyez pas pudique !
pour réserver une place il suffit de m'écrire: lestudiovin@gmail.com
merci
jean
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