Du vin dans l'encrier

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Admirable thématique malbec aux Ateliers Studio Vin

Admirable thématique malbec aux Ateliers Studio Vin

Atelier du 20 Janvier 2025

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JEAN AUBRY
janv. 21, 2025
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Du vin dans l'encrier
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Admirable thématique malbec aux Ateliers Studio Vin
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Discret, consciencieux, modeste, inspiré: C’est tout Pascal Verhaeghe au Château du Cèdre

Avec quelques 6000 hectares plantés dans l’Hexagone pour plus de 26 000 ha du côté de l’Argentine où il s’est démarqué par sa popularité auprès des consommateurs américains, le malbec, aka l’auxerrois, le côt, le pressac ou encore le pied de perdrix était le personnage de la thématique qui lui était récemment consacrée dans le cadre des Ateliers Studio Vin (lestudiovin@gmail.com).

Riche en polyphénols (tanins et anthocyanes) et juteux de pulpe, associé au vin noir cadurcien, le cépage n’a plus le même profil rustique et grossier d’une époque où la maîtrise des maturités phénoliques des tanins laissait à désirer, avec cette perception de rouges tanniques, irascibles et dépourvus de charme. Macérations semi-carboniques, éraflage total ou partiel, infusion douce des moûts, élevage judicieux ou encore, reconnaissance de parcellaires qualitatifs participent désormais à livrer des vins souvent fort élégants, profonds de texture, capables de rivaliser et de se bonifier comme bon nombre de grands crus girondins.

Les vins ont été comme à l’habitude dégustés à l’aveugle avec, histoire de brouiller les pistes, cette merveilleuse cuvée de Christine Dupuis au Domaine Labranche Laffont notée avec enthousiasme *** par une tablée d’amateurs encore étonnés du prix exigé pour ce rouge à base de tannat. « Pas assez cher ! », ais-je même entendu ! Parfaitement d’accord ! Les voici succinctement commentés et notés, dans l’ordre de dégustation.

1- Les Jardins de Theseiis 2018, Jardin de la Maison Neuve, Loire, France – BIO

(35 $ - I.P. Symbiose - 514.261.4601 - catherine@symbiosevins.com)

Le tandem Anouk Lavoie-Lamoureux/Paul-André Risse, tous deux biologistes de surcroît, changeaient leur plan de match en se procurant 4,9 hectares de vignobles convertis en biodynamie avec un potentiel d’un autre hectares six ares à planter dans le Val de Cher. Moi je dis que leur nouveau projet est fort crédible compte tenu de ce qu’inspire déjà cette cuvée 100 % côt partiellement égrappée, tonique et éclatante par la justesse de son fruité. Un rouge léger mais tout de même finement structurée avec sa touche épicée, poivrée et framboisée de longue portée. Un vin vivant qui vous rend plus vivant encore après boire. Vivement que les nombreuses autres cuvées du domaine soient disponibles mais en tablettes cette fois à la SAQ !

(5+) ***1/2 ©

2- Château Haute-Serre « Grand Vin Seigneur » 2020, Cahors, France

(29,20 $ - 947184)

Comme me le mentionnait en 2016 le cadurcien Bertrand Vigouroux rencontré au Château de Mercues : « La SAQ a été le seul marché qui a ouvert un espace aux vins de Cahors dans le monde, avec pour effet que les consommateurs québécois ont plébiscité nos vins », il demeure maintenant, en 2025, que les rouges de cette appellation n’ont jamais été si bons, cela, après s’être assagis sur le plan des extractions depuis les dernières années. Cette cuvée issue entre autres des même marnes Kimméridgiennes rencontrées du côté de Chablis demeure d’une suprême élégance, fine et détaillée, à la fois dotée de fraîcheur et d’un grain de tanin fin et fort savoureux. À ce prix, un grand vin digne du grand seigneur qui sommeille en vous.

(5+) ***1/2 ©

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3- Malbec 2022, Catena, Appellation La Consulta, Argentine (23,80 $ - 13554715)

Mon pays ce n’est pas un pays c’est … le malbec, chantonnait lors de son passage au Québec Laura Catena les deux pieds dans un banc de neige mais la tête en Argentine où l’aïeul Nicola Catena s’implantait dès 1902 avec une poignée du clone qui allait faire la réputation de la maison. Car oui, cette bodega, aussi incontournable que l’hiver l’est chez nous, est depuis une référence absolue en matière de malbec dans ce pays bordant le Chili et niché le long de la Cordillère des Andes. Un pays mais surtout un cépage que chérissent à la fois la volubile et brillante docteur Catena et son père Nicolás Catena Zapata qui, dès 1982, allait par son dynamisme, à la manière d’un Robert Mondavi en Californie, propulser tout autant le cépage que la région à l’échelle mondiale.

Écouter la dame causer malbec mais aussi des innombrables angles et possibilités qu’il offre sur le terrain donne littéralement le tournis. C’est que ça fonctionne rondement dans la tête de Laura! À la question : Pourquoi le malbec? elle répondra « parce que c’est bon et que les clones sont bien adaptés ici ». Se demande-t-on d’ailleurs pourquoi on plante du pinot noir en Bourgogne ? Posez la question c’est y répondre ! Avec cette cuvée toute simple, énergique et débordant de fruit, on voyage en altitude, avec tonus, clarté et tenue. À prix d’ami.

(5) ***

4- Madiran 2020, Domaine Labranche Laffont, France - BIO (18,35 $ - 919100)

Tannat et malbec même combat ? Oui, pour une juste reconnaissance qu’ils n’ont pas ! Pourtant, pourtant, que de caractère, que de fruit, que de farouches individualités sont-ils les ardents bénéficiaires, des ambassadeurs qui, chacun dans leur coin de pays limitrophes, témoignent de ce que la France a de plus authentique à offrir. Christine Dupuis, « ennoblie » à l’époque par le grand Alain Brumont, affine son art avec ce tannat vigoureux, un rien giboyeux, élégants et profond de flaveurs, récolté, vinifié et élevé avec style et beaucoup de maîtrise. Une grande Dame. Brumont avait raison. Comme d’habitude !

(5) *** ©

5- Expression 2018, Château Lamartine, Cahors, France (44 $ - 854661)

Nous nous rapprochons stylistiquement des vins de Bertrand Vigouroux (Haute-Serre) avec cette impression de tanins fins « peignés » dans le sens de la fibre, souples et raffinés à la fois. La famille Gayraud n’en est pas à sa première cuvée et sait séduire, à tous coups. C’est ambitieux, d’un bon volume, à la fois riche et sophistiqué sur le plan élevage, doté de plénitude et de longueur. Un cahors élégant, amadoué, mieux, un tigre dégriffé (5+) ***1/2 ©

6- Cahors “Le Cèdre” 2020, Cahors, France – BIO (66 $ - 15232429)

Pascal Verhaeghe se repliait sur l’agriculture biologique en 1992. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’il avait pris conscience, lors de sa première vendange cinq ans plus tôt, qu’il ne voulait pas suivre les traces du paternel, sournoisement intoxiqué (et décédé depuis) par ces produits phytosanitaires couramment utilisés dans le vignoble à cette époque. Ce travail sensible au vignoble se poursuit au chai avec des cuvées qui comptent à mon sens parmi les plus inspirantes de l’appellation, à l’image des Vigouroux, Gaudou, Cosse-Maisonneuve, Jouffreau, Lagrezette, Jouves ou Lamartine.

Ici, les tanins, jamais massifs, trouvent à se fondre harmonieusement sur une trame de malbecs mûrs, savoureux, habillements passés en fût (225 litres, 500 litres ou foudres ovales), histoire de déclencher « l’ouverture » subséquente du vin en bouteille. « Nous avons à Cahors une mutation phénoménale depuis les 25 dernières années », dira le vigneron dont le volet négoce (5 vignerons fournissent la cuvée Chaton du Cèdre) demeure, pour sa part, d’une régularité qualitative exemplaire. Je rencontrais Pascal Verhaeghe

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